Résidence en cours au Lycée agricole de Saint-Lô Thère

    Le monde paysan avait pour habitude de conserver des trous dans les bâtiments pour y laisser passer les oiseaux. Parfois, on greffait même sur l’architecture des éléments facilitant la construction de leur nid. On appréciait par exemple la cohabitation avec les hirondelles malgré les désagréments que leur présence pouvait occasionner. Le monde moderne tend, à l’opposé, vers une isolation de plus en plus totale de notre architecture au monde extérieur. On se protège des rudesses du climat, des nuisances sonores, ou des contaminations dont le vivant peut être vecteur.

    On rencontre à la fois ces deux tendances, contradictoires, au Lycée agricole de Saint-Lô Thère : une perméabilité acceptée d’un côté et une quête d’étanchéité protectrice de l’autre. Ainsi, si les oiseaux et les chats sauvages semblent être autant habitants des étables que les bovins, et si on peut facilement rendre visite aux vaches, il faut prendre une douche et enfiler une combinaison pour pénétrer le bâtiment fermé des porcs. Deux modèles agricoles coexistent au sein de ce lieu d’apprentissage. Deux pratiques d’élevage ayant suivi des chemins différents.